La Lettre Santé-Environnement Rhône-Alpes N°31 - Novembre 2013

 

Actualités

Vers une interdiction progressive de l’usage non-agricole des produits phytosanitaires
Le 19 novembre, le Sénat a adopté la proposition de loi visant à encadrer les usages non agricoles des produits phytosanitaires. Ce texte prévoit l'interdiction, en 2020, de l'utilisation de produits phytosanitaires pour l'entretien des espaces verts, forêts ou promenades accessibles ou ouverts au public. En 2022, il sera interdit de vendre aux jardiniers amateurs des produits phytosanitaires qui, eux, n'auront plus le droit d'en utiliser ou d'en détenir. Cette loi met en évidence la nécessité de réduire l’exposition aux pesticides du public et des travailleurs. Selon une expertise récente de l’INSERM, le contact direct de la peau avec ces produits peut provoquer des risques d’allergies, de brûlures, d’irritations, de vomissements, de maux de tête, de diarrhées, de tremblements et est suspecté dans l'apparition de certains cancers. A l’heure actuelle, 10% des communes françaises se placent dans une démarche « zéro phyto ». Ce chiffre monte à 60% parmi les communes de plus de 50 000 habitants. Cette loi va désormais être examinée par l'Assemblée nationale.
En attendant la décision des députés, l'association Naturama publie un guide pour proposer des alternatives au recours aux pesticides dans l'entretien des jardins et des espaces verts. Ce guide répond à trois grandes questions : qu'est-ce qu'un produit phytosanitaire ? Quels sont les impacts sur la santé et sur l'environnement de l'utilisation de produits chimiques pour entretenir son jardin ? Et quelles sont les techniques alternatives disponibles ?
Consulter le texte de loi voté par le Sénat
Accéder au guide proposé par Naturama

Les pesticides organochlorés pourraient favoriser l’endométriose
Un composé organochloré est un composé organique de synthèse, comportant au moins un atome de chlore et utilisé comme pesticide. Selon une étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives (EHP), ils pourraient être responsable de l’endométriose. Cette maladie souvent récidivante, se caractérise par le développement, hors de l'utérus, de tissu endométrial (muqueuse de l'utérus). Elle provoque des lésions, des adhérences et des kystes (endométriomes) dans les organes colonisés. Source de menstruations douloureuses et souvent de stérilité, elle peut toucher divers organes, le plus souvent les ovaires, le péritoine (membrane qui recouvre l’abdomen), l’intestin et le rectum, plus rarement les poumons et la peau. Cette maladie n’affectant que les femmes en âge de procréer (de 5% à 10% d’entre elles seraient atteintes), la cause hormonale semble solide. D’où la possibilité qu’elle puisse en partie être liée aux perturbateurs endocriniens. L’étude de Kristen Upson, du Fred Hutchinson Cancer Research Center (FHCRC, Seattle), apporte des éléments allant dans ce sens, suggérant un lien entre l’endométriose et deux pesticides organochlorés aux effets perturbateurs endocriniens. Menée sur 283 femmes atteintes et 585 contrôles de la cohorte WREN (Women’s Risk of Endometriosis), l’analyse révèle une hausse du risque allant jusqu’à 70% chez les femmes présentant un taux sanguin élevé de bêta-hexachlorocyclohexane (bêta-HCH), sous-produit du lindane (pesticide organochloré).
Accéder à l'article en anglais

L’encens et les bougies en cause pour la qualité de l’air intérieur
Le 23 octobre dernier, les ministères en charge de la Santé, de l’Ecologie et du Logement ont présenté le Plan d’action sur la qualité de l’air intérieur. Parmi les mesures proposées figure celle visant à interdire les encens les plus polluants, c'est-à-dire ceux qui émettent plus de 2 microgrammes de benzène par mètre cube d’air ainsi que les bougies les plus émissives. Les principales substances toxiques émises par l'encens sont les particules, l'acroléine, le benzène mais aussi l'éthylbenzène, le formaldéhyde, l'acétaldéhyde et le naphtalène. Pour les bougies, il s'agit de l'acroléine, des particules et du formaldéhyde.
Selon l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), les encens sont plus dangereux que les bougies, même dans le cas d’un usage mensuel, puisqu’ils émettent davantage de composés particulaires et gazeux. L’acroléine présente des risques cancérogènes pour une utilisation quotidienne d'une heure, tous les jours de l'année. Ce risque semble maintenu pour un scénario d'une fois par semaine si la bougie est utilisée pendant quatre heures (estimations de l’Ineris). A noter que le troisième plan national santé environnement (PNSE 3), qui sera adopté à l'été 2014, prévoit l'étiquetage obligatoire des produits désodorisants quant à leurs émissions en polluants volatils.
Accéder au Plan d'action sur la qualité de l'air intérieur

Le ministère en charge du développement durable propose un guide pour la surveillance de la qualité de l’air à destination des riverains de pressings
Parmi les différentes actions présentées dans le Plan d’action sur la qualité de l’air intérieur, les enjeux sanitaires soulevés par l’utilisation du perchloroéthylène dans les pressings sont mis en avant. Il s’agit d’un solvant chloré détachant principalement utilisé pour le nettoyage à sec de tissus et pour dégraisser les métaux. Il a une odeur âcre et s’évapore très facilement dans l’air. L’exposition au perchloréthylène peut causer une irritation des voies respiratoires et des yeux, des vertiges, des nausées, des maux de tête et des pertes de mémoire, de la somnolence. En cas d’expositions fréquentes et intenses, il peut être toxique pour le système nerveux et les reins; il est classé comme cancérogène probable par le CIRC. Dans ce contexte, le ministère en charge du développement durable publie une brochure informative sur la surveillance des habitations proches d'un pressing. Le guide rappelle notamment qu'il est possible aux riverains de demander une mesure de la concentration de perchloréthylène, opération prise en charge par le ministère en charge du développement durable.
Il précise qu'en France le perchloréthylène est utilisé dans près de 95 % des machines de nettoyage à sec. La quasi-totalité des 4 500 pressings (98 %) se situe dans des centres commerciaux ou en bas d'immeubles d'habitation. Bien que la France ait renforcé sa réglementation et qu'elle se soit engagée dans une interdiction progressive et définitive en 2022 de ce solvant, les pressings peuvent parfois émettre de fortes concentrations de perchloréthylène dans les locaux voisins.
Consulter le guide "La surveillance des habitations"

AGENDA

Pollutec horizons 2013
Focus santé-environnement
3-6 décembre, Paris

Informations et inscriptions

Congrès santé-environnement PACA
Les pathologies environnementales émergentes
URPS médecins libéraux PACA
6-7 décembre, Marseille
Informations et inscriptions

Un air meilleur pour tous - Tous pour un air meilleur
Fédération Atmo
9 décembre, Strasbourg
Informations et inscriptions

Les effets cumulés des expositions aux substances chimiques
Anses, BfR, DTU Food
10 - 12 décembre, Paris
Informations et inscriptions

Journée de restitution du projet ARMISTIQ
Amélioration de la réduction des micropolluants
Irstea
6 février 2014, Villeurbanne

Informations

3ème conférence internationale sur l'ambroisie
Autorité sanitaire de Milan
3 et 4 avril 2014, Milan
Informations et inscriptions

FORMATIONS

Qualité de l'environnement intérieur
ADES du Rhône
21-29 octobre; 28 novembre; 9 décembre, Lyon

Informations et inscriptions

Facteurs environnementaux et risques de cancer
Centre Léon Bérard
22 mars 2014, Lyon

Informations

APPELS A PROJETS

Appel à projet de l'Anses
La thématique est "radiofréquences et santé".
Mécanismes cellulaires, hypersensibilité électromagnétique, exposition et usage des nouvelles tech
nologies.
Informations

Vers la création de « zones blanches » pour les électro-sensibles ?
L'électro-sensibilité  a été reconnue et décrite par l’Organisation mondiale de la santé. Elle est également  reconnue comme un handicap en Suède et comme une maladie en Angleterre et en Allemagne. Plus d’un mois après les dernières publications de l’Anses au sujet des dangers potentiels des ondes électromagnétiques, la question fait encore débat en France. On ignore combien de personnes sont intolérantes aux ondes électromagnétiques puisqu’aucun recensement n’a été réalisé. Il n’existe pas de structures médicale et sociale pour venir en aide aux personnes souffrant de ces troubles.
Dans le département des Hautes-Alpes, la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne projette d’être la première commune « sans-ondes ». Des études ont été réalisées le mois dernier pour vérifier que le territoire était effectivement peu exposé aux ondes électromagnétiques.

 

En Rhône-Alpes

Augmentation du nombre d’intoxications au monoxyde de carbone avec l’arrivée de l’hiver
Le monoxyde de carbone est un gaz toxique, incolore, inodore et non irritant ; il n’est donc pas perceptible par l’homme. Il est facilement absorbé au niveau pulmonaire et son inhalation à forte dose ou de façon prolongée peut entrainer la mort. Selon l’InVS (Institut national de Veille Sanitaire), 21 épisodes d’intoxication au monoxyde de carbone ont été signalés en Rhône-Alpes depuis le 1er octobre 2013. En conséquence, 60 personnes ont été exposées et 37 ont du être transférées dans un service d’urgences hospitalier. Par ailleurs, suite à l’épisode neigeux du 20 novembre dernier à l’origine de coupures d’électricité dans de nombreuses communes du département de l’Isère, 8 épisodes d’intoxication ont été signalés. Parmi ces 8 épisodes, l’utilisation d’un groupe électrogène est en cause dans 7 situations. Bien souvent, ces dispositifs de secours sont placés dans des espaces confinés, tels que les caves, les garages ou même à l’intérieur des maisons. Or, ils doivent impérativement être installés à l’extérieur. Dans les logements, les autres sources d’intoxication sont les systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude (chaudière), les appareils de cuisson (cuisinière, barbecue, braseros, réchauds de campings…) qui sont défectueux ou utilisés pour réchauffer les pièces alors qu’ils ne sont pas destinés à cet usage. Pour se prémunir de ce danger, l’InVS rappelle qu’il est impératif de faire vérifier les installations de chauffage et de production d’eau chaude chaque année, d’aérer quotidiennement les intérieurs et de respecter scrupuleusement les consignes d’utilisation des appareils à combustion.
Consulter le communiqué de l'Invs

Incendie au sein d’un incinérateur d’ordures ménagères
Mardi 12 novembre, à la mi-journée, un incendie s’est déclaré au sein des installations de l’incinérateur des ordures ménagères (UIOM) de Rillieux-la-Pape. Deux impressionnants panaches de fumées en ont résulté, l’un (blanc) correspondant à de la vapeur, l’autre (noir) aux résidus imbrûlés de combustion. L’incendie a été circonscrit vers 15h. Selon Air Rhône-Alpes (association agréée chargée de la surveillance de la qualité de l’air), le vent au cours de cette journée étant orienté au nord, les zones potentiellement concernées par des retombées de particules ou de gaz étaient situées au sud de Rillieux, notamment la commune de Vaulx-en-Velin. Les taux de pollution relevés par les sites permanents de surveillance d’Air Rhône-Alpes, notamment à Vaulx-en-Velin, Miribel et Lyon Centre, n’ont pas mis en évidence d’augmentation atypique des niveaux. Ceux-ci sont restés faibles, notamment en raison de conditions météorologiques favorables au maintien du panache en altitude. Cependant, l’Uiom de Rilleux permettait également la production de chauffage urbain et d’eau chaude et 3 000 foyers en ont été privés le temps qu’une solution alternative soit trouvée.
Accéder au site d'Air Rhône-Alpes

Du nouveau sur le Web

Air PACA propose un portail interactif sur la qualité de l'air
Air PACA est l’association agréée par le ministère en charge de l’environnement pour la surveillance de la qualité de l’air en Provence-Alpes Côte d’Azur. Au même titre qu’Air Rhône-Alpes, cette association est membre de la Fédération ATMO France. Elle propose un site internet très ludique sur les enjeux et les problèmes liés à la qualité de l’air, auxquels chaque citoyen doit faire face quotidiennement. Bien que la majorité du site soit dédiée aux enjeux relatifs à la région PACA, certaines données sont transposables dans toutes les régions de France. La rubrique intitulée « Moi, nous, engagement » est particulièrement intéressante puisqu’elle place le citoyen au centre des actions favorables à la qualité de l’air. Elle traite de toutes les situations dans lesquelles la qualité de l’air intérieur est primordiale (comme dans les habitations, les lieux de travail, le véhicule, etc.), incite le citoyen à adopter une démarche active dans l’amélioration de la qualité de l’air en lui proposant des actions concrètes et lui donne une liste des institutions et personnes ressources à contacter en cas d’urgence. L’onglet « Chez moi, les polluants cachés » est très interactif. Il permet à l’internaute de naviguer dans les différentes pièces d’une maison et de chercher les sources de pollution de l’air intérieur.
Accéder au portail Lesbonsplanspourlair d'Air PACA

L’Observatoire des territoires propose une information territorialisée des enjeux de développement durable
Le site de l’Observatoire des territoires constitue un portail d’information territorialisée. Créé par les services de la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR), il vise à faciliter l’accès du plus grand nombre à une sélection d’informations territoriales produites par les organismes publics français. Il propose notamment une cartographie interactive qui permet de paramétrer l'affichage d'une batterie d'indicateurs. Dans le domaine de la santé-environnement, l’indicateur « Développement durable » présente deux onglets incontournables: « Santé publique, gestion et prévention des risques », présente la densité des établissements industriels à risques, l’indice Atmo de la qualité de l’air ou encore la part de la population habitant dans des zones inondables; « Conservation et gestion durables de la biodiversité et des ressources naturelles », répertorie par exemple les nitrates et les pesticides dans les eaux douces. Grâce à cet outil de cartographie interactive, il est possible de créer une carte qui superpose les indicateurs recherchés. Ces cartes sont imprimables et téléchargeables. Par ailleurs, les valeurs des indicateurs sont accessibles directement sur la carte, sous forme de tableaux pour l’impression et peuvent être téléchargées lorsqu’elles sont libres de droits.
Accéder à l'Observatoire des territoires

La qualité des rivières sur Smartphone et Tablette
L’application  gratuite « qualité rivière » est la première à proposer une information rapide et concise de l’état des  eaux de rivières. Disponible sur Smartphone et tablette numérique, elle a été créée par l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, puis étendue au niveau national. L'outil s'appuie sur des données du système d'information sur l'eau. La carte interactive permet de savoir, grâce à un code couleur simple, si le cours d'eau sélectionné est en « très bon état » (en bleu), en « bon état » (en vert) ou encore en « mauvais état » (en rouge). Il est également possible de consulter tous les paramètres témoins de la santé d’une rivière tels que la présence de poissons, d’invertébrés, de micro-algues, polluants chimiques, d’acidité, etc. Un zoom sur la station permet de connaître les facteurs de déclassement ainsi que l'évolution sur les trois dernières années (2009-2011). Sur le terrain, elle offre la possibilité aux pêcheurs, kayakistes, randonneurs, vacanciers de connaître la santé des rivières. Il propose également des jeux et informations complémentaires sur les milieux aquatiques.
Accéder au site de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse (eaurmc)


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